Nouvelle parution : Sylvain Wagnon, Paul Robin : la liberté et la mort. Les Editions du monde libertaire, mars 2025.
Peut-on mieux comprendre une vie en explorant les conditions de sa mort ? Cet ouvrage étudie cette question à travers l’exemple du pédagogue libertaire et militant néo-malthusien Paul Robin (1837-1912). Ce livre propose, à partir des écrits du pédagogue, notamment Technique du suicide, une lecture inédite de son engagement, en plaçant la question de sa mort comme clé d’interprétation de son itinéraire intellectuel et militant.
Si l’éducation intégrale, qu’il défendait, visait à libérer l’individu dès l’enfance, son ultime geste ne serait-il pas l’affirmation d’un dernier droit fondamental : celui de choisir sa propre fin ? En interrogeant les liens entre éducation, émancipation, liberté et fin de vie, cet ouvrage dépasse le cas de Paul Robin pour s’inscrire dans un débat, toujours d’actualité.
Parution du nouveau numéro de la revue Relations internationales, Éducation et relations Nord-Sud, 199, 2024/3.
Ce numéro explore comment l’éducation a servi d’outil diplomatique et de levier dans les relations internationales à l’heure de la décolonisation. Il examine également la place centrale de la formation dans l’aide au développement et met en lumière le rôle crucial de l’éducation comme vecteur des causes internationalistes et des (nouvelles) formes de mobilisation transnationale.
Contributeurs·trices : Yamina Bettahar, Réné Bidias, Idrisse Désiré Machia a Rim, Charles Mercier, Charlotte Roy, Lauriane Simony, Amadou Souleymanou, Marie-Elise Hunyadi.
Nouvelle parution : Educational Internationalism in the Cold War. Plural Visions, Global Experiences. Edité par Damiano Matasci et Raphaëlle Ruppen Coutaz.
Cet ouvrage se distingue par sa volonté de déplacer le regard de la sphère diplomatique et militaire vers les dimensions culturelles et transnationales de la guerre froide. L’éducation, ainsi que les diverses initiatives internationalistes qui lui sont associées, ont constitué un terrain où se sont cristallisés les rapports de force, les luttes, ainsi que les agendas politiques et culturels divergents. Toutefois, l’« éducationnalisation » (Tröhler, 2013, 146) de la guerre froide n’a pas seulement contribué à renforcer et à solidifier l’antagonisme entre l’Ouest et l’Est. Elle a également favorisé les échanges et la circulation des individus, des savoirs et des modèles, tant au sein des blocs qu’entre eux, et même au-delà. Les contributions de ce volume mettent en lumière le rôle crucial joué par des acteurs souvent négligés par l’historiographie, en particulier ceux des pays du Sud, ainsi que les diverses logiques ayant façonné les dynamiques internationalistes au cours de la seconde moitié du XXe siècle. En déplaçant le regard au-delà de l’espace européen et de l’opposition binaire entre les États-Unis et l’Union soviétique – ou, plus largement, entre deux blocs monolithiques – la cartographie de l’internationalisme éducatif qui se dessine dans cet ouvrage permet de « décentrer » l’étude de la guerre froide et d’ouvrir ainsi de nouvelles pistes de recherche.
Contributeurs·trices : Bettina Blatter, Andrea Brazzoduro, Alice Byrne, Jamyung Choi, Michel Christian, Joëlle Droux, Juliette Dumont, Barbara Hof, Rita Hofstetter, Intaek Hong, Qing Liu, Daniel Lövheim, Ismay Milford, Dayana Murguia Mendez, Hana Qugana, Franck Schmidt, Giles Scott-Smith, Manuel Suzarte, Larissa Wagner.
Parution du nouveau numéro de la revue Historie de l’éducation.
Outil essentiel en sciences sociales, le genre peut être croisé avec la génération au sens démographique. Car l’âge est toujours sexué : les périodes de la vie sont différentes selon qu’elles se déroulent à l’ombre du féminin ou du masculin. Ce numéro spécial est consacré à la « garçonnité », c’est-à-dire à l’apprentissage du masculin au cours de l’enfance. Qu’ils aient grandi dans la Rome antique, les cités grecques, les villes du Moyen Âge, l’espace germanique à l’époque moderne ou la France de la Troisième République, des millions de garçons ont été éduqués et socialisés dans les codes de la masculinité, qu’ils ont acquis – ou pas.
La revue Cahiers de la recherche sur l’éducation et les savoirs accueille des propositions de dossiers thématiques et d’articles hors-thème (varia). https://journals.openedition.org/cres/
Les propositions de dossiers sont examinées, trois fois par an, par le comité de rédaction de la revue. Les articles hors-thème (varia) ont expertisés au fil de l’eau.
Créés en 2001, les Cahiers de la recherche sur l’éducation et les savoirs développent des perspectives empiriques, méthodologiques et théoriques de sciences sociales sur les questions relatives à l’éducation, à la construction, à la transmission et aux usages sociaux et politiques des savoirs, dans les pays où les systèmes scolaires ont une profondeur historique certaine, et dans ceux où ils n’ont été introduits que plus récemment. La revue publie un numéro par an et accueille des articles en français, anglais et espagnol.
UNESCO’s Role in Post-War Educational Transformation and Decolonization
The international webinar series UNESCO’s Role in Post-War Educational Transformation and Decolonization is being organized by the Roma Tre University, University of Coimbra, and University of Geneva. The series will be held on march 26, april 14, and april 16, 2025, at 4:00 pm Rome Time (CET). Each session will feature two parallel panels, inviting participants to actively engage in critical dialogues concerning the multifaceted legacies of decolonization and the complex challenges posed by globalization, with a keen focus on fostering innovative approaches to knowledge production and cultural exchange.
March 26, 2025
Panel 1. Beyond the Empire? UNESCO, Education, and the Contested Terrain of African Decolonization
Panel 2. Whose Knowledge for Development? UNESCO, Technical Education, and the Remaking of Pedagogies in Postcolonial Asia and Africa
April 16, 2025
Panel 3. Bridging Divides? UNESCO’s Influence on Education and Culture in Cold War Eastern Europe
Panel 4. UNESCO: Universal Aspirations, Diverse Realities? Exploring Education, Social Justice, and Gender Equality in a Global Context
May 14, 2025
Panel 5. Reimagining Heritage and Decolonial Cooperation: What Role Do Transnational Networks Play in Shaping Post-Colonial Cultural Identities?
Panel 6. South-South Cooperation: Global Perspectives on Development and Transnational Cooperation from Latin America to Africa
Nouvelle parution : Federico Dotti, Figures de l’ombre. Histoires genevoises : l’expérience d’une exposition, Editions Epistémé.
Transmettre aux jeunes générations l’intérêt de se tourner vers l’histoire pour comprendre la société, tel est l’ambitieux projet que s’est fixé Federico Dotti. Dans une démarche résolument originale, au croisement de l’histoire et de la didactique, il a réalisé une exposition sur les marges dans la Genève du XIXe siècle, y a invité des publics scolaires, puis a recueilli les réflexions des élèves et de leurs enseignant·es sur leur expérience de visite. Cet ouvrage rend compte de cette triple opération, à la fois de recherche, de conception expographique et d’étude de la réception de l’histoire.
Le thème de l’exposition n’est évidemment pas anodin : la mise en scène des représentations des détenu·es, aliené·es et indigent·es ouvre une réflexion sur la fonction de l’histoire, sur la manière de la produire et de la transmettre. Au fil des pages, passé et présent sont ainsi mis en regard afin de sonder les aspects sous-jacents des mondes sociaux et de leurs imaginaires, aussi bien ceux d’hier que d’aujourd’hui.
La prochaine „Nocturne du Plan de Rome“ à l’université de Caen Normandie est consacrée à „L’enfant en Gaule romaine“.
L’enfant a longtemps été le grand oublié de l’Histoire. Élément le plus fragile de la cellule familiale, il se dérobe à l’historien et à l’archéologue. Pourtant, depuis une trentaine d’années, les travaux sur l’enfance dans l’Antiquité se sont multipliés. Et peu à peu, les textes des médecins et des écrivains, les épitaphes, les stèles funéraires et les objets livrés par les fouilles archéologiques (biberons, jouets, amulettes) dévoilent de multiples aspects de la vie quotidienne des tout petits. De l’accouchement à la fin de la petite enfance, du temps des jeux à celui de l’école, de la maladie à la mort prématurée, de la place de l’enfant dans la société gallo-romaine, c’est tout un univers enfantin vieux de quelque 2000 ans que s’efforcera de faire revivre le conférencier.
La séance pourra être suivie :
– Sur place (gratuit et sans réservation) : Université de Caen Normandie, Campus 1, amphithéâtre Pierre Daure.
Call for Papers: Women’s History Review Special Issue „Scholarly Lives: Histories of Academic Women„, edited by Judith Harford and Tanya Fitzgerald
Asymmetrical relationships of power have historically defined and indeed continue to define academic women’s scholarly lives. The historiography of the academy reflects and contributes to this power imbalance, privileging the dominant presence of men and their voices. This special issue seeks to redress this imbalance by ‘speaking the close detail of the fabric’1 of academic women’s scholarly lives, revealing the risky, contested and often hidden spaces in which the first generations of academic women negotiated and crafted a scholarly life. Taking a longue durée approach, it seeks to trace the complex contours of the scholarly lives of a range of academic women internationally whose lives straddled the late 19th and mid-20th centuries, providing key insights into the shifting contours of acceptance and resistance towards academic women across time, region and discipline. The early academic women were firsts, trailblazers and transgressors, and their agency, resolve and energy fundamentally shifted the ‘center of gravity’ of the academy converting ‘knowledge to power.’2 Despite and in many ways because of this activism, this agitation, they paradoxically lived scholarly lives as both insiders and interlopers, exercising ambivalent status as both role models and gender transgressors, operating at once on the core and on the periphery of the academy.3 As perceived insiders, they played a pivotal role in managing the shift at the turn of the twentieth century towards co-education, their appointments to key roles ensuring the female student body was appropriately supervised and supported. As interlopers, however, they were cloistered in departments and disciplines peripheral to the core business of university activity, thus ensuring limited disruption to the androcentric centre and mission of the university. Yet, as financially independent, public-facing and scholarly women, many of whom chose not to marry, they collided with the social construction of womanhood, representing a threat to the wife/mother dualism. Pursuing scholarly lives in predominantly female spaces, they built networks and fostered communities of like-minded women, developing strong emotional and intellectual bonds which over time threatened the patriarchal structure and even the culture of the university.
In tracing the ‘intractable contradictions’4 of the scholarly lives of academic women, we invite contributions to this special issue which:
Examine the paradoxes inherent in academic women’s insider/interloper status;
Trace the dynamic interplay between individual agency and institutional constraints;
Explore how academic women negotiated and understood their own scholarly identities across diverse social, political and cultural settings;
Focus on key inflection points and moments of transition in relation to the lives of academic women.
Appel à communication pour le 7e colloque international del’Association transdisciplinaire pour les recherches historiques sur l’éducation (ATRHE). Université de Reims Champagne Ardenne,INSPÉ de l’académie de Reims, site de Charleville-Mézières, 2 au 4 juin 2026
Existe-t-il un rapport spécifique aux enjeux éducatifs dans les territoires décrits comme « en marge » ? Peut-on parler, en termes éducatifs, d’une singularité de ces territoires ? Que signifie apprendre, se former et enseigner dans les espaces de banlieue, insulaires, montagnards, périurbains, ruraux, etc., tant en France – y compris dans ses extensions coloniales et post-coloniales – qu’au sein d’autres contextes nationaux ?
Ce colloque invite à se pencher sur l’éducation dans les marges par l’entrée territoriale, dans une perspective tant historique que socio-historique. Les marges constituent une pluralité de territoires par leurs natures, leurs situations, leurs atouts et contraintes. Celles-ci se définissent dans un rapport évolutif à des espaces, des territoires, des groupes sociaux jugés centraux ou davantage conformes à certaines normes. Il en découle des rapports de domination plus ou moins forts. La notion de marges renvoie également à ce qui est loin, en périphérie, voire à la frontière. Ce colloque vise d’abord à dépasser l’opposition entre centre et périphérie, car les marges relèvent de territoires et de dynamiques très hétérogènes. Il veut aussi analyser le caractère relatif et évolutif de la marge en fonction des échelles envisagées et des périodes étudiées. Pour échapper à une vision statique qui essentialiserait des territoires « en marge », l’objectif est de comprendre comment des enjeux éducatifs s’articulent avec des processus de « marginalisation ».
Analyser les territoires en marge amène à examiner des représentations mais aussi des réalités vécues par celles et ceux qui y résident ou y travaillent. La question des marginalités territoriales et des inégalités qu’elles génèrent est posée depuis les années 2000 par la géographie sociale notamment, ainsi que par des sociologues qui ont mis en évidence les particularités des trajectoires scolaires des enfants ruraux (Alpe & Barthes, 2014 ; Champollion, 2013 ; Fagnoni et al., 2017). La question de l’éducation reste néanmoins encore relativement en retrait lorsqu’elle s’observe à partir de ces espaces.
Dans le champ de la recherche historique, les directions explorées par des travaux pionniers ont ouvert de nouveaux terrains d’analyse. Parmi eux, plusieurs ont montré l’intérêt d’étudier les territoires en marge en mettant en évidence les liaisons réelles et imaginaires entre les petites patries et la grande (Chanet, 1996 ; Corbin, 2011), ou encore les ambiguïtés intrinsèques à la scolarisation dans l’Empire colonial (Reynaud-Paligot, 2020), mais aussi le rôle central joué par les instituteurs et institutrices dans le développement de l’École au sein des territoires ruraux (Ozouf, 1967 ; Gavoille, 2010). L’étude du rôle de la localité comme acteur premier (administrés, population, clergé) dans le développement de l’éducation a ouvert de nouvelles perspectives quant aux liens entre enjeux éducatifs et territoires (Blanc-Serra, 2014 ; Dotti, 2020 ; Duvignac-Croisé, 2013 ; Granet-Abisset, 1996, Ferrand, 2020 ; Julliard, 2019 ; Legris, 2021 ; Simien, 2023). La question possède également une dimension économique comme lorsque des familles désirent scolariser leurs enfants, filles comme garçons, loin de leur domicile (Condette, 2012). Enfin, la dimension linguistique de la marginalité doit également être prise en compte (Le Cam, Le Pipec, 2024).
Il convient de porter l’attention sur l’ensemble de ces lieux en marge afin d’analyser l’organisation et les stratégies mises en place par celles et ceux qui y vivent. Il s’agit aussi de prendre en compte, au-delà du cadre scolaire et universitaire proprement dit, des contextes éducatifs variés, qu’ils concernent la formation des adultes, les expériences d’éducation populaire ou les efforts visant à contribuer à la réinsertion de délinquant·es par le biais de l’éducation. Une attention particulière sera portée à la diversité des situations locales. En se focalisant sur les territoires en marge, ce colloque invite à porter un autre regard sur l’histoire de l’éducation, à en analyser les contextes particuliers, les enjeux et les dynamiques à l’œuvre.
Trois axes sont proposés :
Inventivité et stratégies des acteurs (axe 1)
Les dynamiques scolaires dans les marges sont l’œuvre d’une multiplicité d’acteurs. Celles et ceux issu·es du monde éducatif sont régulièrement conduits à inventer et à aménager l’école. Les instances locales (maires, conseils municipaux), les représentants du pouvoir central (préfets, recteurs) et les parlementaires ainsi que les ministres peuvent contribuer à imposer, assouplir, voire contourner les normes, comme dans les Outre-Mer (Fageol, 2021 ; Ferrarrini, 2023) ou dans les territoires ruraux (Cocaud, 1999). D’autres catégories de personnes régulièrement oubliées sont les populations locales elles-mêmes, qui peuvent se mobiliser en faveur de la création ou du maintien d’un établissement scolaire. Par-delà les contraintes (géographiques, économiques, sociales) qui les caractérisent, ces territoires en marge présentent des ressources réelles et des cultures particulières. Comment les acteurs locaux évaluent-ils les besoins éducatifs et comment agissent-ils pour que ceux-ci soient pris en compte (Caspard, 1998) ?
Mobilités des élèves, des personnels et des établissements (axe 2)
La mobilité fait partie intégrante de la vie scolaire ou des loisirs pour les enfants et adolescents résidant dans ces espaces et territoires. La question des distances et de l’accessibilité des lieux de formation représente un véritable enjeu éducatif. Des travaux historiques récents ont montré dans le contexte suisse l’existence de corrélations entre les taux d’alphabétisation au sein des villages et leur éloignement vis-à-vis des écoles (Schmidt, 2022). Hier à pied, aujourd’hui en transport (ramassage scolaire ou véhicules familiaux), nombreux sont les élèves qui, dès leur plus jeune âge, doivent se déplacer sur un trajet long. Mobilité également lorsqu’il s’agit de poursuite d’études. Comment les élèves, leurs familles et les enseignants envisagent-ils les prolongations de scolarité et les études supérieures selon l’offre locale disponible ? Comment s’opèrent les arbitrages, entre partir ou rester (Ansellem-Mainguy, 2021) ? Cette mobilité peut également concerner les enseignants (par exemple « les instituteurs ambulants » des XVIIIe et XIXe siècles ou les écoles ambulantes agricoles ménagères du XXe) et autres personnels (ATSEM notamment). La question de la proximité des établissements avec les familles est décisive et peut conduire à l’élaboration de structures aux formats originaux, notamment un déploiement sur plusieurs territoires comme les regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI) ou des bibliothèques scolaires nomades.
Organiser et administrer (axe 3)
Les représentations de ces territoires et leurs réalités sont fluctuantes et complexes, y compris au sein même de chacun d’eux. Soulignons à titre d’exemple le rapport entre désertification (exode rural, désindustrialisation) et attractivité nouvelle liée au processus de « rurbanisation ». Les moyens financiers et humains accordés à ces territoires évoluent au fil du temps, permettant la tenue de classes rurales aux effectifs très faibles durant plusieurs décennies avant des fermetures de classes accompagnées de mobilisations fortes (Barrault-Stella, 2021 ; Legris, 2021). La gestion de la pénurie de moyens, le coût important de ces établissements à effectifs réduits conduit à demander plus, comme avec les ZEP rurales (Heurdier, 2023), à demander une organisation et une administration potentiellement différentes au sein des territoires ultramarins, (post-)coloniaux ou étrangers notamment. Comment s’articulent alors les politiques scolaires aux différentes échelles territoriales, y compris lorsque ce territoire s’avère intégrer une frontière ? Il sera intéressant de comprendre aussi comment les situations évoluent lorsque des territoires à la marge deviennent plus attractifs, ou a contrario, lorsqu’ils intègrent un processus de marginalisation.
Consignes aux auteur·rices de propositions :
Ce colloque est ouvert à toutes les périodes historiques et à toutes les échelles, du local à l’international ou au transnational. Sont bienvenues les propositions qui intègrent les outils d’analyse tels que le genre ou la race.
Les personnes souhaitant proposer une communication sont invitées à nous adresser un titre et un bref résumé de leur contribution (300 mots / 2000 signes maximum) en français ou en anglais. Ce résumé devra présenter l’enjeu historiographique et la problématique de la communication, préciser la périodisation et comporter une description du corpus des sources traité. Il devra inclure une bibliographie de 5 titres et proposer 4-5 mots-clés.
Les auteur·rices sont prié·es de préciser leur fonction ainsi que leur affiliation institutionnelle. Les propositions seront rédigées sous forme d’un document Word au format .docx dont le nom sera celui de l’auteur·rice, noté en majuscules. Les propositions de communication seront soumises à expertise. Les notifications d’acceptation parviendront en septembre 2025.
Les propositions seront envoyées à : avant le 15 mai 2025.
Il Dipartimento formazione e apprendimento / Alta scuola pedagogica (DFA/ASP) ospita dal 4 marzo al 16 aprile una mostra dedicata al pensiero e alle pratiche pedagogiche di Johann Heinrich Pestalozzi, Grégoire Girard e Jean-Frédéric Oberlin e della loro presenza nei fondi d’archivio della Biblioteca del Dipartimento.
Appel à articles, n° 2 de la Revue d’histoire sociale: „Les usages scientifiques du peuple„.
Il y a plus de dix ans déjà, le philosophe Étienne Balibar estimait que la notion de peuple et ses usages constituaient « un sujet qu’on pourrait croire labouré en tous sens » [Balibar, 2013]. La thématique était cependant revenue sur le devant de la scène après la vague révolutionnaire du « Printemps arabe », comme le révéla la succession de publications scientifiques qui lui ont été consacrées dans les années 2010 [Berns et Carré, 2013 ; Moreau, 2015 ; Goin et Provenzano, 2016 et 2017]. Quelques années plus tôt, un imposant dossier de la revue Hermès évoquait pourtant un « temps d’éclipse » en constatant : « le mot ‘peuple’ ne se monnaie plus guère dans la communication politique ou médiatique ordinaire » [Durand et Lits, 2005].
Après les mouvements protestataires postérieurs à la crise financière de 2007-2008 (jusqu’aux « Gilets jaunes » en France), l’affirmation politique de courants désignés comme «populistes » et la globalisation d’une culture « populaire » ou « de masse » ont durablement ancré la catégorie de « peuple » et tous ses dérivés dans le débat public et la recherche, à l’échelle internationale. Nul besoin, aujourd’hui, de déconstruire des notions qui l’ont déjà été depuis longtemps [Bourdieu, 1983 et 1987 ; Grignon et Passeron, 1989 ; Badiou et al., 2013 ; Bras, 2018], jusqu’à considérer le « peuple » ou le « populisme » comme « introuvables » [Rosanvallon, 1998 ; Rancière, 2013], voire à postuler une « adémie » (absence de peuple) au fondement de l’État moderne [Agamben, 2015]. Il est évident que le « peuple » est une construction sociale, produite par des acteurs aux intérêts divergents [Cohen, 2010], et qu’à ce titre le « peuple » est toujours à réinventer [Cohen, 2019].
Malgré sa plasticité, la catégorie continue à irriguer la recherche, au-delà de la vogue éditoriale des « histoires populaires » initiée par les travaux d’Howard Zinn [Zinn, 2002 ; Conner, 2011 ; Harman, 2015 ; Zancarini-Fournel, 2016 ; Noiriel, 2019 ; Tran, 2023], qui a elle-même fait l’objet d’une réflexion collective [Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2020]. Plusieurs thèses ou publications récentes montrent que le « peuple » est toujours au cœur des réflexions, sous une forme ou une autre, qu’il s’agisse de droit [Fernandez Andujar, 2024 ; Megahed, 2024], de science politique [Cucchetti, Dézé et Reungoat, 2021 ; Benedetti et Dupuy, 2023], d’histoire ancienne [Bernini, 2023], médiévale [Gauvard, 2024], moderne [Boulant, 2023] ou contemporaine [Pereira, 2023 ; Safronova, 2023 ; Tartakowsky, 2024], avec un questionnement particulier en matière d’histoire de l’éducation [Christen et Besse, 2017 ; Cabanel, 2023 ; Christen, 2023]. La notion fait même l’objet de renouvellements ou de prolongements audacieux. Le sociologue Abdou Maliqalim Simone, par exemple, a forgé le concept de « peuple comme infrastructure » (people as infrastructure), pour analyser la manière dont les réseaux interpersonnels pallient certaines déficiences techniques à Johannesburg [Simone, 2004]. Les études sur le métissage ont, quant à elle, suscité des travaux concernant le processus d’accession au « statut de peuple » (peoplehood) [Adese et Andersen, 2021], tandis les études sur le genre s’efforcent d’intégrer à l’analyse les catégories de « peuple » et de « populaire » [Conway, 2021 ; Brugère et Le Blanc, 2022]. Loin des campus et des centres de recherche occidentaux, le gouvernement chinois promeut, quant à lui, le concept de politique « orientée vers le peuple » (people oriented), qui trouve un écho dans les sciences humaines et sociales [Chen, Gong, Lu et Ye, 2019]. D’une façon générale, les travaux de sciences sociales interrogeant les catégories de « peuple » ou de « population » percolent jusque dans le champ politique – il n’est qu’à voir la fortune politique du « populisme de gauche » tel qu’envisagé par Chantal Mouffe [Mouffe, 2018 ; Cevera-Marzal, 2021].
L’importance de la production scientifique actuelle mobilisant les catégories de « peuple », «populaire » et « populisme » justifie un retour réflexif sur la manière dont elles sont utilisées par les historiennes et les historiens. Comment peut-on parler de « peuple » sans tomber dans les écueils de l’essentialisme ou du nominalisme ? Comment saisir une réalité sociale au-delà des discours véhiculés par les sources ? Quelle valeur heuristique conservent la notion de « peuple » et ses dérivés en histoire sociale ?
Ce dossier de la Revue d’histoire sociale accueillera des articles interrogeant l’utilisation de la catégorie de « peuple » et de ses dérivés dans des travaux d’histoire portant sur toutes les périodes, quel que soit le type de « peuple » considéré – qu’il s’agisse d’une acception socialement restrictive (au sens de « classes populaires ») ou d’approches plus larges s’étendant aux « populations ». Ne seront retenus que les articles comportant une réflexion historiographique et/ou épistémologique.
Date de remise des articles : 15 juin 2025
Articles à envoyer à : Dominique Pinsolle (), David Hamelin () et Jérôme Lamy ()
Bibliographie :
· Jennifer Adese, Chris Andersen (ed.), A People and a Nation. New Directions in Contemporary Métis Studies, Toronto, UBC Press, 2021
· Giorgio Agamben, La Guerre civile. Pour une théorie politique de la stasis, Paris, Points, 2015.
· Alain Badiou, Pierre Bourdieu, Judith Butler, Georges Didi-Huberman, Sadri Khiari, Jacques Rancière,Qu’est-ce qu’un peuple ?, Paris, La Fabrique, 2013.
· Étienne Balibar, « Son Nom est Légion », Tumultes n°40, juin 2013, p. 7-15.
· Arnaud Benedetti et Vincent Dupuy (dir.), dossier « Le savant, le politique et le peuple : l’enjeu du siècle ? », Revue politique et parlementaire, n°1107, juillet-septembre 2023.
· Julie Bernini, « Plaise au peuple ». Pratiques et lieux de la décision démocratique en Ionie et en Carie hellénistiques, Bordeaux, Ausonius éditions, 2023.
· Thomas Berns et Louis Carré (dir.), « Noms du peuple », Tumultes n°40, juin 2013.
· Laurent Besse et Carole Christen (dir.), Histoire de l’éducation populaire, 1815-1945, Lille, Presses universitaires du Septentrion, 2017.
· Pierre Bourdieu, « Vous avez dit “populaire” ? », Actes de la recherche en sciences sociales, 46, 1983, p. 98-105.
· Pierre Bourdieu, « Les usages du peuple », dans Choses dites, Paris, Minuit, 1987, p. 178-184.
· Antoine Boulant, La journée révolutionnaire. Le peuple à l’assaut du pouvoir, 1789-1795, Paris, Passés Composés, 2023.
· Gérard Bras, Les voies du peuple. Éléments d’une histoire conceptuelle, Paris, Amsterdam, 2018.
· Fabienne Brugère et Guillaume Le Blanc, Le peuple des femmes. Un tour du monde féministe, Paris, Flammarion, 2022.
· Patrick Cabanel, L’école du peuple ? Histoire d’une hypocrisie sociale, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2023.
. Manuel Cervera-Marzal, Le populisme de gauche. Sociologie de la France Insoumise, Paris, La Découverte, 2021.·
. Mingxing Chen, Yinghua Gong, Dadao Lu et Chao Ye, « Build a people-oriented urbanization : China’s new-type urbanization dream and Anhui model », Land Use Policy, vol. 80 (C), 2019, p. 1-9.
· Carole Christen, À l’école du soir. L’éducation du peuple à l’ère des révolutions (1815-1870), Paris, Champ Vallon, 2023.
· Déborah Cohen, La nature du peuple. Les formes de l’imaginaire social (XVIIIe-XXIe siècles), Paris, Champ Vallon, 2010.
· Déborah Cohen, Peuple, Paris, Anamosa, 2019.
· Clifford D. Conner, Histoire populaire des sciences, Paris, L’Échappée, 2011.
· Janet M. Conway, « Popular Feminism: Considering a Concept in Feminist Politics and Theory », Latin American Perspectives, vol. 48, no. 4, 2021, p. 25-48.
· Humberto Cucchetti, Alexandre Dézé et Emmanuelle Reungoat, Au nom du peuple ? Idées reçues sur le populisme, Paris, Le Cavalier bleu, 2021.
· Pascal Durand et Marc Lits, « Introduction : Peuple, populaire, populisme », Hermès, La Revue, 2005/2 n° 42, 2005. p. 11-15.
· « Faire une ‘Histoire populaire’ », dossier de la Revue d’histoire moderne et contemporaine, n°67-2, 2020/2.
· Miguel Fernandez Andujar, La participation du peuple à l’élaboration des normes, thèse de doctorat de droit public, sous la direction de Hubert Alcaraz et Susana Sanchez Ferro, Université de Pau et des Pays de l’Adour/Universidad autonóma de Madrid, 2024.
· Claude Gauvard, Passionnément Moyen Âge. Éloge du petit peuple, Paris, Tallandier, 2024.
· Émilie Goin et François Provenzano (dir.), dossier « Les rhétoriques du peuple », Exercices de rhétorique, 7, 2016.
· Émilie Goin et François Provenzano (dir.), Usages du peuple. Savoirs, discours, politiques, Liège, Presses universitaires de Liège, 2017.
· Claude Grignon et Jean-Claude Passeron, Le Savant et le Populaire. Misérabilisme et populisme en sociologie et en littérature, Paris, Seuil, 1989.
· Chris Harman, Une histoire populaire de l’humanité. De l’âge de pierre au nouveau millénaire, Paris, La Découverte, 2015.
· Jean-Luc Moreau (dir.), « À quoi bon le peuple ? », La Sœur de l’Ange n°14, Printemps 2015.
· Victor Pereira, C’est le peuple qui commande. La Révolution des Œillets, 1974-1976, Bordeaux, éditions du Détour, 2023.
· Jacques Rancière, « L’introuvable populisme », dans Alain Badiou et al., Qu’est-ce qu’un peuple ?, Paris, La Fabrique, 2013, p. 137-143.
· Pierre Rosanvallon, Le peuple introuvable. Histoire de la représentation démocratique en France, Paris, Gallimard, 1998.
· Anna Safronova, Histoire des coopératives russes et soviétiques (1860-1930). Moderniser le peuple, Paris, Classiques Garnier, 2023.
· Danièle Tartakowsky, Les syndicats en leurs murs : bourses du travail, maisons du peuple, maisons des syndicats, Paris, Champ Vallon, 2024.
· Abdou Maliqalim Simone, « People as Infrastructure: Intersecting Fragments in Johannesburg », Public Culture, vol. 16 no. 3, 2004, p. 407-429.
· Lina Megahed, Le contre-pouvoir populaire : recherche sur le pouvoir du peuple en corps à partir du cas français, thèse de doctorat de droit public, sous la direction de Frédérique Rueda, Université de Bordeaux, 2024.
. Chantal Mouffe, Le populisme de gauche, Paris, Albin Michel, 2018
· Gérard Noiriel, Une histoire populaire de la France. De la Guerre de Cent ans à nos jours, Marseille, Agone, 2019.
· Nicolas Tran, La Plèbe. Une histoire populaire de Rome, Paris, Passés Composés, 2023.
· Michelle Zancarini-Fournel, Les luttes et les rêves. Une histoire populaire de la France, de 1685 à nos jours, Paris, La Découverte, 2016.
· Howard Zinn, Une histoire populaire des États-Unis. De 1492 à nos jours, Marseille, Agone, 2002.
Journée d’études „Virage ou mirage ? Les formations par apprentissage, du 20e au 21e siècle“, organisée par le Comité d’histoire des administrations chargées du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle, 14 mars 2025, Paris.
Le regain de popularité spectaculaire des formations par apprentissage, que signalent la forte croissance du nombre d’apprentis et les encouragements au sommet de l’État au nom de l’insertion professionnelle, a tout pour surprendre au regard de l’histoire de cette voie de formation. Près de 830 000 contrats d’apprentissage ont débuté en 2022, soit 13 % de plus qu’en 2021, année où s’observait déjà une hausse significative. Selon France Compétences, le financement de l’apprentissage aurait coûté 21,6 milliards d’euros en 2021, quasi entièrement à la charge de l’État, soit presque autant que le budget alloué au ministère du Travail en 2024. Le contraste est saisissant avec la décrépitude de l’apprentissage qui domine au milieu du XXe siècle. Dans les années 1950 et 1960, l’apprentissage, au coeur du monde du travail, est en effet assimilé à une « voie d’échec », cantonnée à la préparation au certificat d’aptitude professionnelle (CAP), éclipsée par la massification scolaire que connaissait l’enseignement professionnel secondaire. Pour certains observateurs, l’apprentissage était alors condamné à la disparition. Les relances des années 1970 et 1980, notamment par les lois du 16 juillet 1971 et du 23 juillet 1987, n’ont pas eu d’effet massif et durable sur le nombre d’apprentis. Faut-il, dès lors, imputer à la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, qui réforme le système de l’apprentissage, et au « quoi qu’il en coûte » justifiant les avantages fiscaux octroyés aux employeurs, « l’explosion » de l’apprentissage constatée depuis 2019 ?
Cette journée d’étude explorera, grâce aux renouvellements récents permis par différentes approches, une autre explication : celle d’une transformation progressive mais profonde de l’apprentissage et des publics apprentis. Cette mutation, engagée entre les deux guerres mondiales, longtemps restée invisible sous l’effet d’une image et d’un imaginaire très anciens, rend possible la résurgence actuelle, non sans poser question quant à la soutenabilité financière, politique et pédagogique d’un tel rythme de croissance. En mobilisant les analyses d’historiens et d’historiennes, ainsi que celles d’acteurs de l’apprentissage aujourd’hui, cette journée organisée sur le plan scientifique par Stéphane Lembré et Isabelle Lespinet-Moret, entend donner à penser sur l’avenir de l’apprentissage.
The University of Groningen and the STudieS network are organizing a summer school for PhD students, postdocs, and early career researchers interested in STS (Science, Technology, and Society Studies) perspectives in education research. The summer school will take place in Groningen (the Netherlands), 18–23 August 2025.
Please find the digital flyer attached and visit this website for more information. As participation is limited to 20 researchers, we encourage early applications.
We aim to reach a broad interdisciplinary audience. Feel free to share this within your network and with anyone who might be interested.
SGAB-Berufsbildungspreis – Anerkennungspreis für den Transfer von Forschung in die Praxis
Die SGAB sucht herausragende Projekte, die zeigen, wie aktuelle Berufsbildungsforschung erfolgreich in die Praxis umgesetzt wird. Mit dem SGAB Berufsbildungspreis würdigen wir innovative Ansätze, die den Dialog zwischen Forschung und Praxis stärken und forschungsgestützte Innovationen in der Berufsbildung fördern. Der Preis bietet eine Plattform, um Ihre Arbeit sichtbar zu machen und der breiten Öffentlichkeit sowie Fachkreisen zu zeigen, wie Forschung konkret zur Weiterentwicklung der Berufsbildung beiträgt.
EINSENDESCHLUSS für die per E-Mail einzureichenden Anmeldeunterlagen ist der 31. März 2025.
Haben Sie Fragen zur Einreichung? Jonas Probst, Geschäftsführer SGAB, steht Ihnen gerne zur Verfügung.
La revue Histoire de l’éducation accueille des propositions de varia, de dossier thématique et d’appel à contribution en vue de la constitution d’un dossier. Des présentations de corpus de sources, assortis de pistes d’exploitation, pourront trouver leur place dans la rubrique intitulée “Sources, ressources et analyses”
Les varia et les articles destinés à cette rubrique sont expertisés au fil de l’eau.
Les propositions de dossiers ou d’appels à contribution sont examinées, deux fois par an, par le comité scientifique de la revue. Ces propositions doivent être adressées par voie électronique à . La procédure à suivre est détaillée sur le site de la revue :https://journals.openedition.org/histoire-education/4319.
Pour le prochain comité scientifique, les propositions doivent nous parvenir avant le 15 avril 2025. Les dossiers acceptés au printemps 2025 seront programmés pour les numéros à paraître en 2027 et 2028
Créée en 1978, Histoire de l’éducation est, dans son domaine, une revue ouverte à toutes les périodes chronologiques et à toutes les aires géographiques. Si, par son rattachement à l’École normale supérieure de Lyon, elle est une revue française d’histoire de l’éducation, elle entend ne pas être seulement une revue d’histoire de l’éducation en France. Les études consacrées à d’autres territoires y sont donc bienvenues et même souhaitées, en particulier si elles s’inscrivent dans une perspective comparatiste ou bien dans celle d’une histoire globale ou connectée. Principalement francophone, la revue publie également, dans le cadre de ses dossiers, des articles rédigés en anglais.
La revue promeut une histoire sociale de l’éducation, dans le sens où elle s’intéresse particulièrement aux interactions constantes entre l’éducation et la société, considérée dans ses dimensions politique, culturelle ou économique. L’étude des doctrines pédagogiques intéresse la revue dans la mesure où celle-ci établit un lien avec les pratiques et leur transformation.
L’ensemble des travaux qu’elle publie est soumis à une expertise scientifique réalisée par les membres de sa rédaction en chef, de son comité scientifique, ainsi que par des experts extérieurs, selon les procédures scientifiques usuelles, comportant l’anonymat de l’auteur et des experts et la soumission de l’article à au moins deux experts.
La revue Histoire de l’éducation s’engage résolument dans la voie de la science ouverte et s’inscrit pleinement dans la démarche initiée de longue date par ENS Éditions au service d’un modèle de diffusion garantissant un accès libre à la littérature en sciences humaines et sociales. Ainsi, depuis le premier janvier 2021, la barrière mobile de la revue sur Cairn a été ramenée à 1 an (au lieu de 3). Au-delà de cette barrière, tous les numéros de la revue restent librement accessibles sur OpenEdition Journals et Persée. Ils sont également consultables sur Jstor grâce aux abonnements souscrits par les bibliothèques.
Ce colloque est ouvert à toutes et tous sur inscription. Il abordera les jardins d’enfants sur le temps long d’un point de vue de son histoire matérielle et architecturale, de ses acteurs et actrices du quotidien, d’un point de vue français et international mais également à travers le regard d’autres professions voisines.
Le colloque sera accompagné d’une exposition centrée sur le jardin d’enfants du Collège Sévigné accompagné de points de comparaison et de repères temporels.
Appel à contribution pour le dossier thématique „Inovação e tradição na história transnacional dos saberes e práticas educacionais„, de la revue Educam em Revista. Numéro dirigé par Bruno Bontempi et Ana Laura Lima.
Au XIXe siècle, l’évolution est devenue un thème central des sciences naturelles et sociales, impactant l’éducation, considérée comme essentielle au progrès humain. L’intense circulation mondiale des idées et des pratiques éducatives, facilitée par les congrès, les voyages et les publications, a également été motivée par les idéologies nationalistes et impérialistes. Les éducateurs cherchaient à émanciper les communautés locales, considérées comme des obstacles au progrès, à promouvoir la formation du « citoyen cosmopolite inachevé », un individu en constante amélioration. Pourtant, il a paru nécessaire d’équilibrer tradition et innovation en éducation, grâce à un effort visant à préserver certaines traditions tout en introduisant des pratiques nouvelles et en stimulant la production de nouvelles connaissances. Le dossier propose d’explorer cette tension, en analysant comment et à travers quels agents et agences les valeurs d’innovation et de tradition se sont manifestées, tout au long des XIXe et XXe siècles, dans le domaine des connaissances et des artefacts, des pratiques et des politiques éducatives.
Les propositions doivent être adressées d’ici mai-juin 2025, et peuvent être rédigées en français. Toutes les informations utiles sont sur le site de la revue: https://revistas.ufpr.br/educar/about/submissions
Nouvelle parution : Dans la fabrique du sentiment national. L’histoire à l’école en Europe depuis 1945, sous la direction scientifique de Patricia Legris et Ewa Tartakowsky.
Dans la fabrique du sentiment national est un ouvrage collectif à visée comparative. Il porte l’ambition de fournir des clés de compréhension sur les usages contemporains de l’histoire scolaire depuis la fin des années 1940 dans des pays où la place occupée par l’histoire scolaire varie, tout comme celle des dispositifs pédagogiques et des politiques publiques de formation. À travers les diverses études de pays aux régimes politiques variés, allant de la démocratie sociale à des régimes autoritaires et aux trajectoires et héritages historiques singuliers, se dégage l’impossibilité quasi constante à élaborer un récit historique partagé. C’est particulièrement notable s’agissant d’un territoire très divers – il comprend l’Union européenne, la Grande-Bretagne ainsi que la Suisse, la Moldavie, la Turquie, la Russie, des pays nés de l’ancienne Yougoslavie comme la Serbie – mais qui se réclame d’un certain héritage historique commun. L’enseignement de l’histoire y suscite des controverses quasiment partout, parfois très virulentes. Il clive et fait l’objet d’usages politiques et mémoriels croissants, à tel point que sont désormais réactualisés et plébiscités de « nouveaux » romans nationaux, souvent nationalistes, dans nombre d’États.